Le sauvetage des sœurs Reszelbach

Madeleine Reszelbach est née en avril 1928 en Pologne et Bluma est née à Sens en 1936. Les parents et la fille aînée Hélène âgée de 16 ans sont arrêtés le 13 juillet 1942, ils arrivent à Auschwitz le 19. Madeleine et Bluma sont emmenées par la police d’abord à l’hôpital de Sens puis, le 25 juillet, à l’Assistance publique à Auxerre. Le père avait signé une décharge en faveur des Beau, ses voisins et amis, qui font des démarches. Les deux filles sont cependant emmenées au centre de l’UGIF du 19e arrondissement. Quelques mois plus tard, les Beau sont avertis par l’UGIF de venir chercher Madeleine à la gare de Lyon, ce qu’ils font. La plus jeune a été emmenée en Bretagne.

 

Madeleine est restée chez les Beau pendant un an et demi, rue Thénard jusqu’à la libération de Sens ; il a fallu beaucoup de précautions, sortir surtout la nuit. Le docteur Bonnecaze, lui-même engagé dans la Résistance, vient l’opérer des amygdales chez les Beau. Le secret a été bien gardé. Mais sans doute dans ce cas y a-t-il autre chose qu’une réaction spontanée des Beau. En effet, dès le 31 octobre 1940, la famille Reszelbach avait obtenu le soutien de 45 habitants de la rue Thénard, qui avaient signé une pétition – celle-ci comportait 120 noms – demandant le maintien de Mendel Reszelbach dans son activité de cordonnier. Cela n’a pas sauvé les parents, mais les deux filles ont échappé au pire.

 

Sources : Lecoq D. et Maire G., Le geste héroïque de la famille Beau, L’Yonne Républicaine, 24 mai 2005.

 

Extrait du livre, Un département dans la guerre…, Ed Tirésias, 2007.

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