Chef du maquis 4 du SNM

 

Jacques Tissu est né le 22 avril 1923 à Auxerre. Son père, pharmacien à Auxerre a fait la guerre de 1914-1918 dans les services de santé. Jacques Tissu fait ses études au collège Paul Bert puis au lycée Jacques Amyot d’Auxerre.

Il part en exode avec sa famille jusqu’en Auvergne et à son retour reprend ses études au lycée Jacques Amyot. Il fait alors partie d’un petit groupe d’élèves (avec Charles Seguin, Jean-Pierre Allard…) qui s’intitule  Jeunes Gardes de l’Empire français et qui à partir de l’été 1940 recherche des armes abandonnées par l’armée française pendant la débâcle et les cache dans une carrière souterraine près de Val-de-Mercy.

 

En 1942, lui et ses amis prennent contact avec le mouvement Résistance. Ils diffusent des tracts et le journal Résistance imprimé à Paris, fabriquent de faux papiers d’identité (grâce à des employés de l’imprimerie Universelle d’Auxerre), transmettent des renseignements à Paris.

 

Lorsque le groupe Résistance est démantelé en octobre 1943 par des arrestations, Jacques Tissu et ses camarades sont isolés et ne reprennent contact avec la Résistance qu’au début 1944, avec le Service National Maquis.

 

Peu après le 6 juin 1944, Jacques Tissu est présenté par ses amis Jean-Pierre Allard et Jean Carré («J3») à Olivier Ancel («Félicien») dans son PC de Lalande et reçoit (avec «J3») le commandement du secteur 4 (au sud d’Auxerre, entre la route de Clamecy et celle d’Avallon). Il s’installe avec son groupe dans les bois de la région de Charentenay, près de la ferme de la Souille. En application du Plan vert, des hommes du Maquis 4, dirigés par Roger Quillin font sauter le pont de chemin de fer de la ligne Auxerre-Avallon près du tunnel de Saint-Moré et celui de Mailly-le-Château sur la ligne Auxerre-Clamecy. Ne pouvant faire sauter le pont de la ligne de Gien à Auxerre, trop bien gardé, ils se rabattent sur le transformateur de l’usine d’Augy.

 

Le 9 juillet, le maquis est attaqué par une forte troupe allemande et réussit à décrocher mais Jean Carré et dix autres maquisards (dont trois appartenant au maquis Chevalier des Champs-Gras) sont tués au combat ou capturés par les Allemands, torturés et fusillés.

 

Après la Libération, Jacques Tissu s’engage au 1er bataillon  du 1er Régiment du Morvan. Il effectue un stage à l’école de Rouffac puis part le 1er octobre avec son régiment. Il participe aux combats dans les Vosges puis en Allemagne et en Autriche, jusqu’au 8 mai 1945. Il est démobilisé en décembre 1945 et revient à Auxerre. Il entre alors aux Ponts et Chaussées et y reste jusqu’à sa retraite. Jacques Tissu est décédé le 21 octobre 2010.

 

Sources : Témoignage de Jacques Tissu (2000).

 

 

Claude Delasselle

 

 

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